Hokaru I. Yutido || Prends ma main et tu verras, c'est tête baissée qu'on y plongera... {U.C}

J’en ai souvent voulu à mes parents sur ce point. Le physique. Sur toutes les personnes composant ma famille, je suis le seul à avoir hérité de ce que je qualifie d’handicap. À la naissance, je fus le seul à ne pas voir. Cette mascarade se prolongea jusqu’à mes quatre ans, chose qui déplut fortement à mes géniteurs – et qui faisait spécialement rire mon frère et ses amis… J’avais les cheveux longs jusqu’à l’épaule, d’une couleur chocolat que je ne pouvais percevoir. Mes yeux, malgré la pellicule blanchâtre voilant ceux-ci, semblait porter le bleu en son sein, ne le dévoilant toutefois pas. J’étais petit, frêle et je ne pouvais qu’attirer la pitié. Car c’est ce que j’imposais : la pitié.

Maintenant ? Oh, je n’ai pas tellement changé… J’ai poussé jusqu’au mètre soixante-quatre, chose qui n’impressionne plus personne lorsqu’on m’a entraperçu lorsque j’étais jeune. Petit homme d’à peine cinquante-deux kilos, il semblerait que je suis débordant d’énergie… Et que ce serait la raison de ma perte de poids instable. Mais les médecins, ils disent n’importe, hein ! Je suis encore frêle, faible. Je ne peux réellement m’imposer sans que mon interlocuteur se mette à pouffer. Je ressemble à un petit enfant, voilà pourquoi… Petit et sans défense devant se grand monde de géant. J’ai essayé plusieurs fois de tenir tête. Oh, ce n’est pas chose complexe, c’est même plutôt simple. Il suffit juste de ne pas se faire rire en plein figure et garder confiance… Chose que j’ai du mal à accepter. Outre ma faille à ce niveau, je pourrais dire que mon corps est on ne peut près normal. Ma peau n’est ni trop foncée, ni trop pâle. Mes yeux sont en amandes, comme la plupart des asiatiques me direz-vous. Je ne suis pas musclé. Peut-être que oui, sous ma peau, mais en surface, il n’y a pas grand-chose. Niveau vêtement, il faut dire que je sis assez éclectique. Je peux porter des vêtements trop grands comme trop petits. Je peux plonger dans l’abyme de la noirceur et me laisser porter, le lendemain, sur les ailes de la lumière. Je suis un être tout de même complexe. Le style vestimentaire suit mes humeurs. Pour l’instant, je me contente de rester à carreau. Je n’ai pas vraiment envie de me faire remarquer…

Nami & Ren Yutido. Les parents les plus attentionnés du monde, si je puis dire. J’ai eu la chance de tomber sur une famille que l’on pourrait qualifier de décente. Je suis le seul maillon faible et c’est encore à cause de moi que tout à foiré. Mes parents sont décédés lorsque j’avais dix-neuf ans. Les flammes ont gagné le logement beaucoup trop rapidement… Par ma faute, ils n’ont pu sortir à temps. Depuis cet évènement, j’ai l’impression d’être de plus en plus seul, mon frère et ma sœur me tournant le dos. Je dois la vie à ces deux personnes.

Sora H. Yutido. Ma petite sœur. Elle est âgée de vingt ans. Je crois que dans toute cette histoire, elle est celle qui me soutient le plus sans vraiment me le montrer. Shuuji étant quelqu’un de très catégorique et formel, elle préfère le suivre sans rien dire, comme elle l’a toujours fait d’ailleurs… C’est pour cette raison qu’elle s’est retrouvée avec un gosse à dix-huit ans… En fait, je ne l’aime pas. Ce n’est qu’une traînée, prête à prendre n’importe qui dans son lit pour quelques yens… Si vous voyez ce que je veux dire. Naïve et protectrice, je déteste les gens dans son genre.

Shuuji T. Yutido. L’adopté. Mon grand frère, présentement âgé de vingt-sept ans. Un avocat. Riche. L’enfant parfait pour mes parents. Non, je ne viens pas de la classe moyenne, mes parents avaient de bons boulots, nous vivions aisément. Ils avaient de grands projets pour nous trois, mais le seul ayant suivit cette voie, c’est Shuuji. Je devais devenir un grand médecin. Il me maltraite depuis ce jour fatidique. Vous pouvez comprendre pourquoi j’aime bien l’embêter… Shuuji répond au quart de tour. Il ne mâche pas ses mots et, la plupart du temps, n’hésite pas à me sauter à la gorge…

Les médecins s’occupent très bien des deux rôles. Je n’ai pas besoin de plus et je n’ai rien à combler. Je n’accepte toutefois pas tous ce qu’ils peuvent m’imposer. Et c’est pourquoi je réagis si violemment…